L’IA permet d’être davantage précis, productif et performant et pas uniquement dans le monde de l’innovation. Les lycéens l’ont très bien compris pour leurs devoirs, au grand dam de Nora Choubane. La professeure d’histoire-géographie voit en l’IA un outil « contre l’égalité des chances, par lequel les élèves n’acquièrent ni les méthodes de travail, ni l’esprit critique ».
Cette enseignante du lycée Audiberti en a fait l’amère expérience : « Lors d’un travail d’analyse de film, sur 32 élèves, seuls trois ou quatre m’ont rendu un devoir normal avec quelques maladresses ». Les autres ont produit « des copies d’un autre monde, comme si elles avaient été écrites par des spécialistes en cinéma… », s’exaspère Nora. Dans une classe de Terminale de cette professeure, Maïssane, élève, avoue avoir recours à l’IA depuis deux ans dans diverses matières scientifiques et littéraires : « Quand je suis en galère, j’ai besoin d’un avis. J’ai commencé par l’IA de Snapchat puis j’ai découvert ChatGPT*… ».
La fin des devoirs écrits à la maison
Ses camarades acquiescent, à l’exception de quelques-uns. « J’ai une mémoire auditive. Les textes générés par ChatGPT* ? Ce ne sont ni mes mots, ni mes méthodes pour réviser », estime l’une des élèves. Cependant, la très grande majorité confesse l'avoir déjà « utilisé » et les professeurs s’en émeuvent. Face à la recrudescence des fraudes, difficilement détectables selon l’enseignante, Nora Choubane a pris des décisions radicales : « Je ne donne plus de devoirs à la maison. Lors des contrôles sur table, je demande dorénavant aux élèves de mettre leur téléphone éteint dans une boîte sur mon bureau ».
Et de leur promettre une visite de la Maison de l’Intelligence Artificielle pour mieux les sensibiliser. Mais aussi pour comprendre elle-même l’intérêt de l’IA dans l’éducation : « J’aimerais bien savoir si la technologie peut m’aider à préparer les élèves de Seconde au grand oral du bac… ».
Le monde numérique n’a plus de secret pour nos seniors
Grâce au Centre Communal d'Action Sociale, Antibes ne laisse pas ses aînés sur le bord de la route du numérique. Au Foyer-club Mirabeau, Marie-Françoise, Hubert et Christiane se retrouvent pour participer aux ateliers informatiques. Ces trois seniors sont piqués par la curiosité et poussés par les petits-enfants dans le monde de la communication instantanée. Élisabeth Smiraglia, intervenante, passe en revue toutes les notions pour se servir de leur « ordiphone », le nom francisé du smartphone. Et pour ne pas tomber dans les pièges tendus par des personnes malintentionnées. Le contenu est varié : WhatsApp et les réseaux sociaux, les messageries électroniques… Et dès septembre, un atelier sur l’IA. Le CCAS propose aussi une cellule d’accompagnement numérique sur rendez-vous.

Savoir + Service animation du CCAS, 52-54 av. Robert Soleau, 04 92 91 38 88