Portrait
Christian Giampreti, gardien de mémoire
Retraité, président d'association
Publié le
Né en 1939 à Haurcourt-Moulaine (54), Christian Giampreti a, dès son plus jeune âge, été confronté à la guerre. « Je suis né pendant la 2e guerre mondiale. Mon père, employé dans les mines de fer, a été appelé dès le début sous les drapeaux donc j’ai vécu toute la guerre avec ma mère et ma grand-mère. On dû partir un an vivre à Bordeaux en emportant juste une valise pour prendre le train. Je me souviens surtout de la gare d’Agen et de le soupe de lentilles oerte par la Croix-Rouge avec un jouet pour moi. J’ai connu l’occupation allemande, les hivers froids, les avions et les bruits des canons notamment lors du siège de Bastogne en 44 ! ».
D’ailleurs, le jeune garçon ne rencontre son père qu’à l’âge de 7 ans ! Un père, prisonnier de la ligne Maginot en Bavière, qu’il reconnait lors de son retour grâce aux photos exposées à la maison.
Mobilisé à 20 ans
À 14 ans, le jeune Christian quitte l’école pour rentrer en apprentissage dans un atelier de chaudronnerie mais en juin 59, il est mobilisé et intègre le 155e CIT des parachutistes dans une caserne à Auch. Décembre 59, direction l’Algérie avec la 10e division parachutiste jusqu’au putsch d’Alger en juin 61. Libéré des contraintes militaires, il retourne à la chaudronnerie avant de travailler dans les travaux publics ou de tenir un bar-tabac. Mais ensuite, départ pour Lyon, Marseille avant d’arriver à Antibes en 1967 pour s’y installer et travailler comme charpentier métallique, puis chef d’atelier dans la fabrication de serres ou de machines à café.
En 1973, Christian Giampreti intègre la FNCA, Fédération Nationale des Combattants d’Algérie. 1986, la Maison du Combattant est créée par Pierre Merli, avenue Principal Pastour. Une Maison que l’ancien militaire préside avec énergie et dévouement depuis 1999.
Perpétuer le souvenir
« Quand la Maison du combattant a ouvert, il existait 32 associations et près de 4 200 personnes recensées. Aujourd’hui, il y a 20 associations et moins de monde. Cette Maison nous permet d’organiser des rencontres, des conférences. Je suis là tous les jours pour m’occuper de la Maison et des cérémonies patriotiques avec la municipalité notamment pour les 16 porte-drapeaux que je coordonne » poursuit le président de l’UFAC (Union française des associations de combattants et victimes de guerre).
Pour lui, les cérémonies sont donc essentielles : « Perpétuer le devoir de mémoire et transmettre nos valeurs républicaines est essentiel. Voir des enfants en Bleu, Blanc, Rouge qui chantent, c’est magnique ! Cela me touche car enfant, j’allais à des cérémonies semblables et je me souviens que nous récitions le nom des disparus. La création du Cross du Poilu est aussi une belle idée ».
Ne jamais oublier tous ceux qui se sont battus pour la France, tel est le credo de Christian Giampreti…