Pratique
« L’écosystème de Sophia favorise la résilience des entreprises »
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Le directeur du Sophia Club Entreprises décrit une Technopole propice à l’innovation, au partage d’expérience et à la progression économique
La santé est le premier secteur d’application de l’IA à Sophia. L’écosystème accueille quelques pépites dans le domaine de l’analyse d’images médicales. À l’instar de Médian Technologie, une entreprise née à Sophia et qui a développé, en collaboration avec INRIA, un moteur extrêmement fiable pour déceler automatiquement des tumeurs naissantes. Elle fait aujourd’hui partie des leaders mondiaux et s’apprête à faire son entrée sur le marché américain.
Autre exemple majeur, où Sophia s’inscrit parmi les géants européens, celui du développement de moteurs d’IA destinés à assister les chirurgiens. En France, 90 % des opérations de la hanche sont réalisées par des robots souvent nés dans les laboratoires des chercheurs de Sophia. La microélectronique qui intègre directement les fonctionnalités d’IA dans les processeurs et que l’on retrouve partout dans nos appareils (téléphones…) constitue l’autre pôle d’excellence. Les grands acteurs mondiaux de la microélectronique NXP, STmicroélectronics, Arm… sont tous représentés à Sophia et entourés de leurs sociétés d’ingénierie.
Un terreau d’entreprises résilientes
Aux côtés des vaisseaux amiraux, comme Air France, Thalès, Amadeus et autres, responsables de moins de 20 % des emplois, Sophia héberge une myriade de petites et très petites entreprises dont les start-up* qui s’inscrivent dans une grande interdépendance économique et humaine. « La résilience des entreprises au sein de notre écosystème est d’autant plus forte que le milieu sophipolitain est propice à l’innovation, au partage d’expérience et à la progression économique » livre Étienne Delhaye, directeur depuis 2014 du Sophia Club Entreprises et qui s'apprête à passer le relais.
« Notre rôle en tant que groupement d’entreprises, c’est justement de développer, dans un cadre partenarial avec la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, au sein d’un réseau d’infrastructures modernes, un environnement où les chefs d’entreprise peuvent recruter, partager leurs expériences, anticiper leur développement et mutualiser leurs moyens… ». Depuis 1974, la courbe de l’emploi n’a pas décru sur la Technopole(1). Face à la mondialisation, Sophia consolide sa croissance avec 1 500 emplois créés par an depuis dix ans. « La croissance se poursuit, reste positive et tient compte des enjeux environnementaux de notre site avec une projection à 55 000 salariés en 2030 et 60 000 en 2040. Le nouveau défi c’est la recherche en faveur d’une IA frugale*. Sachant que l’IA massive, notamment celle de nos smartphones, est beaucoup plus consommatrice d’énergie et de ressources informatiques que celle utilisée par les ordinateurs qui traitent les images médicales » se projette le directeur.
(1) Exit 2020, où la crise COVID a eu un impact limité à 300 pertes d’emploi sur 40 000 salariés.
En chiffres
- 2 650 entreprises sur le site de Sophia Antipolis
- 20% des emplois portés par les vaisseaux amiraux de la Technopole
- 44 500 salariés
- 10% des chercheurs de la sphère publique et privée, se consacrent directement au développement de moteurs IA
- 1 500 emplois créés chaque année depuis 10 ans
L'IA au service des transports
La start-up* de Yann Hervouët est devenue une société de 130 salariés qui planchent sur les applis « bus »
Vous avez l’appli Envibus dans votre smartphone ? C’est en plein coeur de Sophia Antipolis qu’Instant System l’a conceptualisée. Les applis développées par cette entreprise de la Tech sont présentes dans sept régions de France, six pays et ont été téléchargées par 12 millions d'utilisateurs ! Avant 2013, Yann Hervouët travaillait pour les systèmes informatiques de la RATP et des transports de Genève.
Cet ingénieur a saisi l’opportunité d’un marché florissant pour regrouper, au sein d’une même application, les horaires en temps réel des transports, les tarifs, les calculs d’itinéraires…
« Je voulais rendre accessible des informations simples mais qui, en réalité, tirent des océans de complexité », énonce le fondateur d’Instant System.
D’appli à « coach mobilité » grâce à l’IA
Le Varois a lancé sa start-up* à Sophia, « au coeur d’un écosystème très favorable à la création d’entreprise ».
Yann Hervouët a d’abord intégré l’Incubateur Paca Est puis a rejoint l’une des pépinières d’entreprises de la CASA. Aujourd’hui, Instant System compte 130 salariés dans ses propres locaux situés à proximité d’INRIA, avec une vue imprenable sur les Alpes et la végétation sophipolitaine.
« Dans ce cadre stimulant, nous sommes proches des centres de recherches et des écoles. Nous encadrons des thèses et recrutons des ingénieurs formés localement », se satisfait le fondateur. Aujourd’hui, sa société planche sur l’usage de l’Intelligence Artificielle en interne et dans les applis. Le but pour l’entreprise est d’être davantage productive.
Et pour les utilisateurs, de personnaliser leur expérience en transformant l’appli en "coach mobilité". L’IA prendra en charge la relation clients et suggérera des itinéraires selon les préférences, habitudes et volontés des utilisateurs. Ces derniers pourront aussi trouver des points d’intérêt « par proximité sémantique » en cherchant, par exemple, les restaurants les moins chers sur leur trajet.
