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"Je sors en jupe je ne me cache plus"

Pour Agathe Pauli, jeune nageuse paralympique, c'est dans les bassins et dans la rue que le combat contre les tabous se livre

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Un handicap ou bien un don, tout est une question de perception. Agathe Pauli a choisi la sienne, et préfère voir sa différence comme une aubaine. «   Si j’avais deux jambes, je n’aurais jamais fait de sport de haut niveau, je n’aurais pas pu vivre ce que j’ai vécu  », affirme la nageuse paralympique, qui s’entraîne quotidiennement dans les bassins antibois. Une médaille d’argent aux championnats d’Europe, une autre aux championnats du Monde, une participation à des Jeux historiques à la maison… Qui dit mieux ? Pas nous.

La jeune femme naît en 2003 avec une agénésie fémorale droite, une maladie congénitale qui la contraint à porter une prothèse pour se déplacer. Ce trouble ne la freine pas, bien au contraire. Poussée par l’éducation de ses parents, qui ne font aucune différence avec sa soeur aînée et son frère cadet, Agathe s’adapte. Elle monte les escaliers lorsque l’ascenseur n’est pas une option, suit ses camarades de classe sans faire de concession, bref, mène une vie ‘normale’, sans différenciation : «   Je me suis toujours fondue dans la masse. Ce n’est pas toujours simple de suivre les autres, mais on finit toujours par y arriver.  »

Plus que d’un point de vue physique, c’est mentalement que la jeune fille a dû se barricader. «   J’ai forcément subi quelques moqueries mais ce n’était pas méchant, juste enfantin   », pardonne-t-elle.

Faites passer le message... 

Année après année, Agathe devient jeune femme et apprend à s’accepter, à s’assumer et même à se montrer. «   Jusqu’au lycée, je ne mettais ni jupes, ni shorts. Je restais en pantalon pour cacher au maximum. Et un jour je me suis dit : ‘Pourquoi devrais-je me restreindre ? Ça ne devrait pas être un tabou’.  » Sa force de caractère est illimitée et la conduit même à intervenir auprès des plus jeunes désormais : «  J’aime aller dans les écoles primaires, montrer que nous pouvons tous faire de belles choses   », assure l’étudiante antiboise en gestion d’entreprise et stratégie commerciale. «   Par rapport à quand j’étais jeune, je sens que le regard a changé et c’est un progrès.   »

Une médaille aux Jeux 2028 de Los Angeles ?
Le rendez-vous est pris. D'ici-là, Agathe nous transmet son envie : «   Je conseillerais aux personnes qui ne sont pas à l’aise ou qui ont un complexe de tenter des choses. Ce n’est pas facile, ça ne vient pas du jour au lendemain mais sortez, baladez-vous, faites du sport, de la musique, rencontrez des gens… Et vous verrez que le monde n’est pas si méchant.   » Agathe Pauli a quelque chose en plus, définitivement.

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