Portrait

Jonathan Gensburger, un comédien heu-reux !

Basketteur

De ses deux passions sa ville et le théâtre, le comédien a fait un mix sur la scène d’anthéa avec "Antibes et cetera…". En avril, il remonte sur les planches antiboises dans « L’Avare » avec Michel Boujenah sur une mise en scène de Daniel Benoin…

Publié le

Antibes et le théâtre : deux passions que Jonathan Gensburger vient de lier avec son spectacle "Antibes et cetera...." joué en mars sur les planches d’Anthéa. Un one man show où le comédien, fou d’Antibes, s’interroge avec humour sur les moeurs locales...
"Pour mes 8 ans mes parents se sont installés à Juan-les-Pins et j’ai commencé les cours chez Monette Candela". Saint-Philippe, le lycée Audiberti et après le bac, c’est le premier job au théâtre de la Marguerite… Tout s’enchaîne. Pendant 2 ans Jonathan devient régisseur du théâtre et du Boeuf théâtre. Il fait ses premières armes sur scène avec sa troupe "Lexomil" qui tournera pendant 6 ans notamment au festival d’Avignon…

Parce que c’était lui...

Comme souvent dans la vie, c’est une rencontre qui va lui inspirer de nouvelles formes théâtrales et donner naissance à la compagnie "Le Groupe" aujourd’hui co-productrice avec Anthéa d’"Antibes et cetera". "J’ai fait la connaissance un peu par hasard de Frédéric de Goldfiem. Lui était issu du théâtre public classique et comédien permanent au Théâtre National de Nice… Moi je venais tout droit du café-théâtre, du monde de l’humour… À travers nous, c’est une rencontre rare entre le théâtre classique et le cabaret qui s’est jouée... Un mélange des genres un peu inédit né d’une histoire d’amitié". De cette fusion artistique entre deux mondes peu habitués à se côtoyer sont nées de nouvelles "formes théâtrales". Une qualification à laquelle Jonathan est attaché : "c’est un calibrage un peu différent qui navigue entre l’humour sous toutes ses formes… noir, second degré et la construction académique du théâtre classique…

Rire de tout ?

Au fait Jonathan, peut-on encore rire de tout ? "Spontanément, je réponds "oui !"... À la réflexion tout dépend de celui qui parle. À part ça, le grand risque qui guette l’humoriste, c’est l’autocensure. De ce point de vue là, le fait de travailler à deux c’est extrêmement libérateur. Avec Fred nous sommes issus de la culture pop. On peut parler de Molière, regarder France 5, être fan de France Gall et adorer un concerto pour piano... Nous sommes multiples dans nos goûts et dans nos spectacles on essaie de rendre cela. Pour travailler, on privilégie l’improvisation sur un thème donné dans un décor sobre qui se résume souvent à une table et une chaise et de préférence dans de petites salles en contact direct avec les spectateurs. Fred s’installe en fond de salle prend des notes et on débriefe, on remanie, on malaxe le texte..."

Bientôt l’avare à Anthéa…

Et l’avenir c’est Paris ? "Pas forcément, j’y ai passé trois ans histoire de prendre un peu de recul mais j’aime travailler ici. Je préfère faire confiance au hasard des rencontres plutôt que de forcer les portes. Il y a un mois (NDLR en février) j’ai reçu un coup de fil de Daniel Benoin. Il m’a proposé le rôle du fils de "l’Avare" joué par Boujenah. On avait déjà travaillé ensemble quand Daniel avait monté du Woody Allen au théâtre Marigny avec "Après tout si ça marche" avec Michel déjà... J’ai beaucoup de plaisir à me retrouver dans une production d’Anthéa sur une mise en scène de Daniel Benoin. Une quinzaine de représentations sont prévues à partir du 23 avril sur la scène d’Antibes...
Justement cette scène vous la vivez comment ? Anthéa est sorti de terre pendant le mandat où j’étais conseiller municipal. Pour moi en tant que comédien et Antibois de coeur, c’est un symbole fort. J’ai eu le privilège de voir le bâtiment se monter. C’est un véritable enchantement de voir naître un tel lieu de culture... C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus grisé dans la vie politique, cette capacité à bâtir et à créer de la vie ex-nihilo. Quand on propose un projet culturel de qualité, que ce soit la médiathèque ou le théâtre, les Antibois répondent toujours présents et c’est une grande satisfaction car la culture est aussi un prétexte pour bien vivre ensemble...