Cartes postales d'hier et aujourd'hui

Instants du passé et images du présents, découvrez les lieux intemporels de la ville

Cartes Postales d'Hier

La villa est édifiée entre 1860 et 1867 par l’architecte Charles Garnier, le grand architecte du Second Empire, concepteur de l'Opéra Garnier à Paris, pour le compte d’un riche hollandais, ex-gouverneur des Indes néerlandaises Hugh-Hope Loudon.
Eilenroc est un Petit Trianon sur la Riviera. Il illustre la vogue nostalgique en Europe à la fin du XIXe siècle pour l’art du XVIIIe siècle français, comme si l’on voulait fermer une parenthèse ouverte par la Révolution. A ce titre, on peut rapprocher la villa Eilenroc des hôtels particuliers parisiens Jacquemart-André ou Camondo.

La carte postale présente une reconstitution historique du Premier Empire. 100 ans sépare l’édition de cette carte postale du règne de Napoléon Ier.

En 1895, depuis seulement une dizaine d’années, les fortifications ont été démantelées. La Porte n’est plus, alors, qu’un souvenir historique. Antibes était entrée résolument dans l’économie du tourisme. La Porte de France a été construite en 1690. Son nom rappelle la vocation de place forte, de frontière sur la limite du fleuve Var qui sépare jusqu’en 1860 la France du Royaume du Piémont.

Antibes partage cette fonction de verrou de confins avec Entrevaux et Colmars-les-Alpes. À Entrevaux, comme à Antibes, la Porte de France ouvrait sur l’intérieur du Royaume pour les voyageurs venant d’Italie.

Quelle est l’origine des ports abris qui jalonnent le rivage du cap d’Antibes ? Ici, le port du Croûton.

Au temps où les pointus étaient mus à la seule force de la rame et de la voile latine, il était souvent nécessaire de se réfugier dans les criques pour attendre l’accalmie avant de rejoindre le port d’Antibes.

Ainsi, du côté du Golfe Juan, le port du Croûton servait de refuge en cas de fort mistral ou de labech (le vent du sud).
On partait pêcher pour plusieurs jours, certaines techniques de pêche imposaient de longues stations au cap, comme le fresquier, cette pêche nocturne à la fouine à la lueur d’un feu puis plus tard de la lumière électrique. Les pêcheurs devaient donc s’accommoder de ses anses où souvent ils séjournaient.

On trouve les premières traces d’une première installation pour la pêche au Croûton vers 1640.

D’installation précaire, le port du Croûton devient pérenne avec la création d’une jetée vers 1887 puis d’une cale de halage en 1918.

La Porte de l’Orme représente une des parties les mieux conservées de l’enceinte primitive d’Antibes.

Ici, comme les strates sédimentaires, les différentes époques ont contribué à façonner la ville.

L’archéologie nous enseigne que la muraille encore visible repose sur des fondations grecques réutilisées ensuite par les Romains. Tout au long du Moyen âge les murs antiques sont entretenus jusqu’à leur renforcement par les Grimaldi, seigneur de la ville, dans les années 1590.

La porte de l’Orme, comme l’enceinte qu’elle perce, sert alors de première ligne de défense au château seigneurial. 1608 marque l’entrée d’Antibes dans le domaine royal par le rachat de la seigneurie par Henri IV. C’est aussi le début de la réalisation de la grande enceinte bastionnée. Dès lors, le mur antique perd sa vocation militaire pour être remployé en habitations.

C’est de cette histoire pluriséculaire que sont issues les demeures pittoresques qui occupent la Porte de l’Orme sur cette vue du début du XXe siècle. On y voit l’enseigne d’une couturière sur une des fenêtres , mais le plus surprenant est l’aménagement décoratif de la porte. L
a tour de gauche décorée à la manière d’une villa avec sa terrasse et son balcon à balustres et la tour de droite plus modeste.
La rupture franche dans le traitement décoratif au milieu de la porte urbaine démontre que vers 1900, on ne voyait plus que la scansion des habitations ou, plus justement, des propriétés, sans accorder d’attention à l’espace public que représente la porte. Depuis, l’intérêt pour le patrimoine au cours du XXe siècle a redonné sa lisibilité à la porte, objet désormais de toutes nos attentions.

Le nom de "Salis" est déjà mentionné dans les cadastre communal de 1564.

Entre les années 1880-1900, les plages de la Salis semblent concurrencer Juan-les-pins, à la lecture des Archives municipales d’Antibes et celles l’administration des domaines !

A la fin du XIXe siècle, la Salis est synonyme de vacances.  Les propriétaires de villas, les Caze, Cotto, Gansard, demandent la permission d’établir leur cabine de bain sur le rivage. D’autres, Marcy et Guglielmo, construisent de petits ports-abris pour leur pointu. Bain et pêche sont au programme de la villégiature. Ce cadre paisible se trouve pourtant quelque peu bousculé quand on y installe les bains militaires en 1911.

Entre 1908 et 1912, la commune construit une jetée pour assurer une protection contre les coups de mer.

Vous avez reconnu la chapelle de la Garoupe sur cette carte postale du début du XXe siècle.
Mais quel est ce dispositif installé en hauteur près de la chapelle de La Garoupe et face à la mer ?

Il s’agit du premier sémaphore, un dispositif visuel de communication fonctionnant en réseau. Le mât ressemblant à un mât de bateau permet de hisser des pavillons de couleur pour communiquer avec les navires. L’autre, replié, est le sémaphore côtier Depillon, du nom de son inventeur Charles Depillon.

Le mât est doté de quatre bras articulés, et à chaque combinaison de position des bras correspond une lettre. Ainsi, l’opérateur du poste effectue deux manœuvres . La première, avec une longue vue, il observe et lit le message émis par le sémaphore voisin (celui du fort de l’Ile Sainte-Marguerite). La seconde, il actionne les commandes du mât pour former les lettres du message à envoyer au sémaphore suivant.

Charles Depillon invente son système en 1806, héritier direct du télégraphe optique de Chappe (qui lui n’est pas côtier mais relie les départements à la capitale). C’est le ministre de la Marine Decrès qui ordonne sa mise en place sur le littoral français, dont celui de La Garoupe qui est en fonction à partir de 1863.

La question de l’approvisionnement des villes en eau potable est cruciale en pays méditerranéen depuis la plus haute Antiquité. Une des manifestations les plus anciennes et les plus bénéfiques de la puissance publique a été la construction d’aqueducs et de fontaines.
La monarchie déploie à Antibes, à la toute fin du XVIIIe siècle, un vaste programme d’adduction d’eau qui, à la fois, répond à une nécessité vitale, l’eau pour la population, mais aussi à une symbolique politique, la munificence d’un souverain attentif au bien-être de ses sujets.
En 1786, l’ingénieur du Roi d’Aguillon dirige les travaux de restauration de l’aqueduc romain de Fontvieille et fait construire les fontaines publiques du port et de la rue du Puits-Neuf, aujourd’hui rue Clémenceau.

L’importance de l’entreprise se traduit par la qualité des matériaux employés pour ces édifices, le choix du sculpteur et la symbolique royale de la décoration. A la fontaine du Puits-Neuf, Mauric, le fontainier de la Ville de Toulon, est chargé du programme technique tandis que Pierre Moise, un sculpteur romain d’origine, réalise la décoration en marbre.

Les détails de la fontaine antiboise

Les bas-relief en partie martelés à la Révolution représentent, sur trois faces, les armes du Roi, celles de la province, et celles d’Antibes. La quatrième porte une dédicace à Louis XVI.
Sur ce piédestal se dresse une colonne antique en granit surmontée d’une sphère de pierre.
L’eau sort de la gueule de quatre dauphins, animaux familiers des méditerranéens, dont l’amitié pour l’Homme a été célébrée par Pline le jeune, dans une lettre fameuse. La fontaine des Quatre-dauphins, d’Aix, alors capitale de la Provence, a pu inspirer Pierre Moise.

De quand date cette carte postale ? De la fin des années 1930 et il s'agit de l’anse Saint-Roch.

C'est le port Vauban Au début du XXe siècle. Les voiliers servent encore au commerce antibois notamment pour le transport du charbon et de matériaux de construction.
Au moment de l’essor du tourisme, les voiliers de plaisance choisissent Antibes.

La mention de la première immatriculation d’un yacht au quartier d’Antibes remonte à 1862 !

Avez-vous reconnu ce bâtiment ?
Dans le début des années 1900. Ces bâtiments militaires étaient occupés par l’armée pour surveiller la baie du Golfe-Juan de toute intrusion pendant la première et seconde guerre mondiale. Il s'agit de la Batterie du Graillon au Cap

Vue de la façade de la cathédrale d’Antibes à la fin du XIXsiècle. C'est une vue classique, mais allons plus loin en s'intéressant à trois détails :

  • Le titre : église paroissiale et non cathédrale.

En effet, du strict point de vue de la géographie ecclésiastique catholique, il ne peut y avoir qu’une seule cathédrale, église de l’évêque, par diocèse. Or, par une bulle du 19 juillet 1244, le pape Innocent IV transfère le siège épiscopal d'Antibes à Grasse. Dans les années 1900, on est encore à cheval sur ces principes. Il est vrai qu’il est depuis admis qu’une église consacrée une fois cathédrale garde son titre même si elle n’est plus siège épiscopal. Il s’agit d’une dignité consacrée par l’usage, non comme la basilique, dignité conférée par le pape.

  • A gauche, au pied de la tour Grimaldi, un petit dépôt lapidaire, de fragments d’antiques. Avant l’archéologie scientifique, la conscience patrimoniale se manifestait chez les notables, les édiles, souvent érudits. Ce dépôt semble placé sous la double protection de la mairie et de l’église.
  • Enfin, l’affiche touristique à droite qui a trait à Aix-les-bains. En effet, la Riviera reçoit les hivernants alors que l’été est la grande saison des stations thermales. Avant 1920, à part quelques originaux, les hivernants fuient la Côte en avril pour revenir en octobre. L’affiche vient rappeler cette dualité économique et les liens intenses qu’entretenait la Côte d’Azur avec Vichy, Aix-les-bains ou Evian.

Cartes postales d'aujourd'hui

Après un bain rafraîchissant sur la plage de la Gravette, les ruelles de la vieille ville vous accueilleront à bras ouverts pour des balades mémorables.

Empruntez donc la Porte Marine, qui fut pendant plusieurs siècles le seul accès possible du port vers la ville, et plongez dans le dédale des rues du Vieil Antibes.

Vous pourrez découvrir l’architecture typique d’Antibes, le tout dans un décor splendide. Les gourmands (et les gourmets !) ont rendez-vous au Marché Provençal qui déroule ses étals chaque matin sur le Cours Masséna. C’est un véritable festival des saveurs, des parfums et d’accents proposés par les producteurs locaux. Mais n’oubliez pas de déguster une part de socca ou de pissaladière. Le soir, place aux artisans…

A quelques pas, la rue Sade et ses petits commerces vous emmèneront jusqu’à la Place Nationale pour finir la journée en écoutant un concert sous le kiosque ou en appréciant une glace bien rafraichissante…

Du reste, la flânerie dans les ruelles du Vieil Antibes vous réserve bien des surprises : zoom sur quelques secrets de la vieille ville…

Tout d’abord, empruntez la Rue Saint Bernardin ou la Rue du Docteur Rostan pour découvrir la Chapelle Saint-Bernardin. Cette église de style gothique a été construite au XVIe siècle pour accueillir la Confrérie des Pénitents Blancs de St Bernardin.

Il est possible de voir, sur le fronton côté rue Rostan, quatre bas-reliefs représentant les pénitents blancs de Saint-Bernardin en cagoule ainsi qu'une tête de Lucifer au-dessus du portail d'entrée. La porte latérale, située rue Saint-Bernardin, comporte deux panneaux de bois sculptés dans la masse. Lorsqu'en 1580 une terrible épidémie de peste frappa Antibes, les survivants reconnaissants offrirent à l'église cette porte datée du 20 mars 1581. La confrérie disparut à la révolution française.

Récemment rénovée, la chapelle accueille désormais offices, expositions et concerts. A l’intérieur, un riche ensemble de fresques est visible : les fresques d’origine du XVIe siècle sont situées dans l’abside et sur le mur sud tandis que les autres sont du XIXsiècle.

Ensuite, pourquoi ne pas vous rendre dans les ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune libre du Safranier ? Il existe à ce jour une centaine de communes libres en France, depuis celle du Vieux Montmartre jusqu'à celle du Safranier.
Cette commune libre fut créée en 1966 afin de conserver et perpétuer les traditions locales. Chaque année, de nombreuses fêtes y sont organisées : fêtes des Mais, des vendanges en septembre, de la châtaigne en novembre, et de la bûche en décembre sans oublier les bals Populaires et le National de boules carrées organisé le 14 juillet.

Le premier maire de la Commune fut Louis Pretazzini de 1966 à 1996, puis Zézé Marconi de 1996 à 2014 et enfin l’actuel Noel Degliesposti.

Au-dessus de la place du Safranier, figure une plaque commémorative rappelant le séjour du poète grec Nikos Kazantzakis qui rédigea toutes ses œuvres majeures dont son roman son roman Alexis Zorba, adapté au cinéma sous le titre "Zorba le Grec".

Enfin, dans la rue de l’Horloge se trouvait une tour, dite tour de l’Horloge, bâtie en 1516 sous Gaspard Grimaldi, seigneur d'Antibes. Elle fut détériorée pendant le siège de 1746-1747. Elle fut détruite en 1828 lors de la construction de l’Hôtel de Ville.  Au numéro 8 de cette rue, une plaque rappelle le souvenir de Jean-Hippolyte Mariejol, né le 22 mai 1855 à Antibes et mort le 18 juin 1934 à Antibes, était un universitaire et historien français, spécialiste des XVIe et XVIIe siècles. La place située devant le musée Picasso porte d’ailleurs son nom.

Mais le Vieil Antibes recèle encore d’autres secrets, alors n’hésitez pas à vous promener dans ses rues pour découvrir ses trésors…. 

Elu première merveille d’Antibes Juan-les-Pins par ses habitants, le port-abri de l’Olivette est également le spot le plus photographié de la commune. Niché à l’orée du Cap d’Antibes, il n’y a pas de superlatifs assez forts pour décrire cet écrin majestueux.

Magique, exceptionnel, magnifico ! woderfull ! Amazing ! ausgezeichnet ! Ce sont les mots prononcés par les touristes à la vue de ce paysage béni de Dame Nature.

Sur les fondations de la Guerre…

À la fin de la seconde Guerre mondiale, le port de l’Olivette n’était qu’une simple étendue d’eau cristalline encerclée par des rochers protecteurs où des pêcheurs mettaient à l’abri leurs embarcations.
À cette même période, la municipalité de l’époque mandate une société privée afin de débarrasser le littoral antibois des pyramides en béton qui servaient d’anti-débarquement aux forces ennemies. Ces fortifications étaient, alors, embarquées sur un bateau et jetées au large.
Une poignée de pêcheurs sollicitèrent la société pour déposer quelques pyramides en lieu et place de  la nouvelle digue pour casser la houle et ainsi protéger les bateaux. Une demande vue d’un bon œil par le patron de l’entreprise qui voyait ainsi une sacrée économie de carburant au lieu de jeter les fortifications au large. Ainsi est née la première configuration de ce port.

Pas de place pour les amateurs !

Ange Laveder est la mémoire vivante de ce port, la soixantaine bien ancrée et membre de l’association qui gère ce plan d’eau, il a connu, depuis sa tendre enfance l’évolution de ce port.
«  Enfant, j’accompagnais mon père à la pêche à bord de notre «Pointu », une embarcation caractéristique de la Méditerranée, car sa proue fendait les lames d’eau et permettait la remontée des filets avec aisance ». Notre bateau  était amarré aux côtés de pointus d’autres pêcheurs et également de deux magnifique Riva (NDLR : canot de prestige en bois de marque Italienne) que les hôtels luxueux des alentours mettaient à disposition de leurs clientèles pour la pratique du ski nautique ».
Alors que les souvenirs s’égrènent, Ange se remémore cette scène tragique mais qui a fait rire tous les pêcheurs ce jour-là. «  C’était dans les années 60, un citoyen suisse tentait de faire démarrer le moteur de son bateau depuis le poste de commande. Mais l’engin ne voulait rien savoir. Le marin décida de tenter de faire rugir le hors-bord par la trappe de secours située à l’arrière en tirant sur le câble de secours. Cette manœuvre permit au moteur de démarrer mais comme il n’y avait personne à la commande, le bateau filât d’un coup, se cabra et se fracassa à toute vitesse sur la digue. L’embarcation s’embrasa et le pilote tomba à l’eau sans une blessure  » Encore un marin d’eau douce s’esclaffe Ange !

Aujourd’hui, le port accueille une cinquantaine de pointus colorés qui se marie avec élégance au panorama du site. L’abri n’accepte que les bateaux en bois à l’image de ce vieux pointu rénové par un argentin qui l’a trouvé en plein milieu d’un champ en... Espagne !

Avec le concours de la Ville, l'Association de Défense et Gestion de l'Olivette, qui gère ce port en délégation de service public, à effectuer la rénovation de la digue en 2015, ainsi que la récente construction de nouveaux pontons, offrent aux bateaux un abri où s’amarrer en toute sécurité.
L’association veille au respect de l’environnement de ce port et organise des fêtes traditionnelles qui font la joie des plaisanciers.  Et pour garder intact ce bout de paradis, l’association rappelle que les barbecues et les déchets sont interdits comme la baignade dans les eaux du port et les séances de bronzage sur les pontons.

Il fait tellement partie du paysage antibois qu’il nous arrive de passer sans le voir ! Et pourtant le Fort Carré, autrefois lieu hautement stratégique de la défense militaire française, recèle des secrets que vous ne soupçonniez peut-être pas...

Installé sur la presqu’île Saint-Roch, le Fort Carré est implanté à 26m au-dessus de la Méditerranée. Au départ chapelle, puis tour de garde, cet ensemble architectural a connu de nombreux propriétaires ! Ce n’est qu’à partir de 1550 que des fortifications le transforment en la forteresse que l’on connait.
Son chemin de ronde, posé sur les hauteurs du Fort, offre une vue panoramique à 360° sur le paysage antibois et le grand large. C’est ce qui a donné l’idée aux conseillers du Roi Henri II de s’en servir comme sentinelle face au Comté ennemi de Nice.
Classé Monument historique en 1906, le Fort Carré est acheté par la ville d’Antibes Juan-les-Pins en 1997 pour être ouvert au public. Mais les 20 000 visiteurs qui passent chaque année entre ses murs ont-ils découvert tous ses secrets ?

Fort Vauban ou pas ?

La « rumeur populaire » veut que Vauban ait imaginé la forme actuelle du Fort Carré à la fin du XVIIe siècle. Le marquis ingénieur aurait fait du Fort l’œuvre de sa vie en le transformant des pieds à la tête.

En réalité, Vauban n’a participé aux fortifications du bâtiment qu’un siècle après sa construction ! Le poste de défense d’Antibes a gardé la silhouette qui lui avait été donnée au départ, les modifications apportées par Vauban sont assez minimes.
L’architecte a surtout amélioré les remparts d’Antibes dans les années 1680, pour assurer une défense plus efficace du littoral. Il avait de grands projets pour fortifier la presqu’île du Fort Carré mais il est mort avant de pouvoir les réaliser.

Un gouverneur en pyjama !

1592, le Fort Carré est pris. Les armées du Duc de Savoie ont envahi la Provence, et c’est le Duc d’Epernon que le Roi Henri III envoie pour reconquérir ses terres. Après moult tentatives, les troupes du Duc d’Epernon parviennent à bloquer les hommes du comté ennemi dans le Fort. On cherche une solution pour reprendre la forteresse, et miracle : on s’aperçoit qu’une brèche suffisamment large pour laisser passer des soldats a été ouverte dans les remparts ! De surcroît, l’armée du Duc de Savoie en déroute n’a pas pensé à reboucher la faille…

Par une tactique ingénieuse, le Duc d’Epernon et ses hommes réussissent à surprendre leurs adversaires le soir même. Le gouverneur au service du Duc de Savoie accourt donc, réveillé par l’alarme, et se rend sur la place d’armes. Mais dans la précipitation, il a oublié de mettre son uniforme ! La reddition restera parmi l’une des plus pittoresques : c’est encore vêtu de sa robe de nuit et de ses chaussons que le gouverneur rendra les armes…

Un jumeau ennemi ?

Saviez-vous qu’environ deux ans après le Fort Carré, un autre fort qui lui ressemble beaucoup a vu le jour de l’autre côté de la frontière française de l’époque !
Environ 4 fois plus petit que le Fort d’Antibes il fut bâti au sommet d’un mont à 220m d’altitude. Ses murs d’enceinte ont été recouverts d’une chaux blanche pour être bien visible de loin.
Son rôle ? Impressionner l’ennemi et montrer au royaume de France que, du côté du Duché de Savoie, aussi on était capable de bâtir un ouvrage de fortification puissant et réputé imprenable. Vous avez deviné ? Il s’agit du Fort du Mont-Alban à Nice dont l’architecture se rapproche étrangement de celle du fort d’Antibes… alors frères ennemis ?

Mais que fait le Fort Carré à Paris ?

Comment montrer au roi les ouvrages défensifs qui protègent les frontières de son royaume ? Le Fort Carré comme près de 260 autres maquettes fait partie d’une collection exceptionnelle de plans-reliefs des sites fortifiés.
Leur rôle ? Aider le roi et son état-major à se rendre compte - sans se déplacer - de la situation réelle des places-frontières et de leur environnement, et les aider à préparer les campagnes militaires.

Cette collection unique au monde, classée monument historique depuis 1927, conserve aujourd’hui une centaine de plans-reliefs. Celui d’Antibes montre la ville en 3 dimensions sur une maquette d’environ 4,5m/3,5m et fut réalisée en 1754 sous la direction de l’ingénieur Nicolas de Nézot. A voir au musée des plans-reliefs aux Invalides. 

Un espion se cache au Fort Carré ?!

Réputé pour sa vue panoramique, le Fort Carré est un lieu de choix pour les réalisateurs. Pour tourner des scènes sensationnelles, rien de plus efficace que les hauteurs de la colline du Fort : on survole la Mer Méditerranée avec en prime les ruelles typiques du vieil Antibes comme second plan.

Ainsi, le Fort a servi de décor à plusieurs films-culte et même accueilli le plus célèbre des espions britanniques.

En 1983, l’agent secret 007 au service de sa majesté vient affronter Maximilian Largo sur sa base secrète de la Côte d’Azur dans «  Jamais plus jamais  ». L’espion incarné par Sir Sean Connery se rend donc au Fort Carré où il fait face à son ennemi, membre de l’organisation criminelle Spectre. À l’issue d’une bagarre spectaculaire, Bond et sa James Bond Girl nommée Domino - la splendide Kim Basinger ! - ne parviennent pas à vaincre Largo. Ils s’échappent alors du Fort Carré à cheval, et sautent dans la mer pour sauver leur peau. Que d’aventures sur la forteresse d’Antibes !

Avec une vue imprenable sur le Cap d’Antibes et la Méditerranée, le Sentier du Littoral est l’une des plus belles promenades de la Côte d’Azur. De la plage de la Garoupe à la villa Eilenroc ou inversement, il vous conduit autour du Cap à la découverte de paysages qui recèlent bien des secrets…

Les pins et les oliviers séculaires bordent le sentier, qui se faufile au plus près des richissimes demeures bordées de parcs et de jardins majestueux. À partir de là, un chemin dessiné vous mènera tout droit à la splendide villa Eilenroc, autrefois demeure de Mrs L.D. Beaumont. Ce sentier également connu sous le nom de Chemin des Douaniers, ou Sentier de Tire-Poil, propose un tracé sinueux mais sécurisé. Il vous conduira au bord de merveilleuses criques, d’où vous pourrez contempler le parc de 11 hectares de la villa Eilenroc.

Bien des curiosités vous attendent le long de cette balade autour du Cap d’Antibes : 5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur le Sentier du Littoral……

Tire-Poil ou Tire-Poisson ?

Le Chemin de Tire-Poil court de la plage de la Garoupe jusqu’à l’anse de l’Argent Faux, baie paradisiaque à l’eau turquoise. Son nom vient du provençal tirapeou, quand les Antibois désignaient ainsi le chemin qui menait à la pointe de Tira-Peou.

Pour autant, la signification de ce surnom reste mystérieuse…Le mot provençal peou peut être traduit par plusieurs termes, qui font changer le nom du sentier du tout au tout, allant de Tire-Poil à Tire-Poisson !
D’un côté, la traduction la plus connue, peou donnerait en français peau ou poils. Le mot pourrait se rapporter à la bardane qu’on trouve dans le sud de la France, nommée tira-peous en provençal, et que les enfants s’amusaient à accrocher dans leurs cheveux pour se taquiner.

Autre possibilité, avec les embruns et les vagues portés par l’air marin, les rochers qui bordent le Sentier du Littoral ont été peu à peu déchiquetés. Ainsi, leur forme rappelle celle de poils hérissés sur la peau, comme dressés par le vent méditerranéen qui souffle sur le Cap.
Au contraire, certains pensent que peou serait une déformation de pei, abrégé de peissoun, le poisson. L’endroit serait donc idéal pour une pêche fabuleuse, avec les nombreux bancs de poissons qui passent par les petites criques à côté du sentier.

Tire-Poil ou Tire-Poisson, le chemin des Douaniers a dans les 2 cas un surnom bien curieux !

Rencontre royale inattendue…

Le Cap d’Antibes est un site particulièrement riche en espèces aquatiques, grâce à la bonne courantologie de l’espace maritime qui l’entoure.
Lors de votre périple sur le Sentier du Littoral, n’hésitez pas à vous poster vers l’anse de l’Argent Faux et ouvrez grand vos yeux : les larges rassemblements d’oiseaux près du littoral pourraient vous réserver une belle surprise… Chasse aux jeunes thons ? Une réunion de goélands pourrait signifier la présence d’un animal bien plus charismatique : le dauphin !

Les habitués racontent qu’il n’est pas rare de voir passer ces cétacés joueurs à seulement 300m du sentier. La clé pour les rencontrer? Essayez d’arriver tôt le matin ou en début de soirée, quand l’air est plus frais : les dauphins vous attendront peut-être au large des criques antiboises…
Dernière précision : il s’agit de dauphins bleu et blanc, nommés «  Stenella cœruleoalba  ». Si vous êtes chanceux, vous pourrez même en apercevoir plusieurs : les membres de cette espèce se déplacent d’ordinaire par groupes de plus de 10 dauphins !

L’oiseau le plus rapide au monde pique sur le Cap…

Depuis 2016, Antibes Juan-les-Pins est en charge de la gestion du Sentier du Littoral, et met en place des programmes de protection du patrimoine naturel exceptionnel de ce site. Grâce à un inventaire floristique, on a découvert que le sentier abrite pas moins de 6 espèces protégées dotées d’habitats Natura 2000 !

Pour éviter que les promeneurs piétinent par mégarde une de ces variétés végétales, des brise-pas en bois ont été installés autour des zones où les espèces rares s’épanouissent. Elles peuvent donc prospérer en harmonie avec les visiteurs du Sentier qui constitue désormais l’environnement rêvé pour un certain oiseau majestueux…

On a vu un couple de faucons pèlerins faire son grand retour sur le Cap d’Antibes ! Le faucon pèlerin est réputé pour être l’oiseau le plus rapide au monde quand il attaque en piqué. Nichés dans les falaises de calcaire de la côte, ces 2 rapaces volent souvent aux alentours de la villa Eilenroc, d’où certains ont eu la chance de les admirer ! Preuve s’il en est que la faune et la flore reprennent aujourd’hui leurs droits, pour le plus grand plaisir des promeneurs.

Des sculptures forgées par le vent !

Au détour de votre parcours sur le Sentier du Littoral, vous pourriez tomber nez-à-nez avec des végétaux bien étranges…

Le vent apporté par la Méditerranée sur le Cap d’Antibes a un impact étonnant sur la croissance des arbustes qui bordent le sentier : il sculpte leur tronc ! Au lieu de trouver des arbres à la forme ordinaire - centrés et droits – on découvre sur le site des végétaux plissés par les courants des vents dominants.

Ainsi, le port des arbres s’adapte au sens du souffle, ce qui le rend pour le moins original. Dans le cas du Sentier du Littoral, les arbustes touchés par «  l’anémomorphose  » revêtent un port en drapeau : leurs branches rassemblées d’un seul côté du tronc constituent une sorte de pavillon flottant dans les airs.
À plusieurs endroits, les pins d’Alep s’entrelacent au-dessus du sentier, portés par des vents de directions opposées, et forment des arches qui ombragent le chemin des marcheurs. Une haie d’honneur rafraîchissante, que demander de mieux ?

Un sentier hanté par des sorcières ?

La «  Griffe de Sorcière » est une espèce végétale venue d’Afrique du Sud. Réputée pour ses belles fleurs roses et ses feuilles charnues, elle a néanmoins l’inconvénient d’être particulièrement envahissante.
Sur le Sentier du Littoral, cette plante rampante étouffe la végétation naturelle endémique. Sa capacité à se propager sur les terres littorales est colossale : chaque fruit contient en moyenne 700 graines ! Transportées par les animaux qui s’en nourrissent, ces graines germent ensuite un peu partout et remplacent peu à peu les espèces rares du site.
Il est donc primordial de ne pas en planter soi-même à proximité du Cap ! Avec la pollinisation, les «  Griffes de Sorcière  » sont transportées en un temps record sur le sentier, et affaiblissent les espèces protégées. D’autant plus que pour déterrer cette plante envahissante de manière efficace, il est nécessaire de l’arracher à la main !

Lieu de villégiature, la station balnéaire de Juan-les-Pins est l’une des plus prisées de la Côte d’Azur. Capitale du Jazz, elle est réputée pour ses soirées animées et ses vitrines colorées où la mode est reine !
Dès sa création, Juan-les-Pins est l’archétype de la plage moderne, où se retrouvent les baigneurs à l’ombre des parasols pour profiter du charme de ce prestigieux séjour estival.

Dans les années 1920, Juan-les-Pins devient le lieu de rendez-vous de la jet-society américaine. On pouvait y croiser à l’occasion des personnalités de renom, comme Charles Mingus, Duke Ellington ou Ella Fitzgerald, venus célébrer le Jazz à la Pinède, pour le premier festival européen en l’honneur de la note bleue.
À quelques pas de là, l’Hôtel « Belles-Rives » venait d’ouvrir ses portes. Petite maison charmante transformée en palace, l’hôtel marque les esprits par son style Art déco et son mobilier de bois rare, qui en font encore aujourd’hui un lieu de villégiature international.

Mais ce que l’on connaît moins sur Juan-les-Pins, c’est que la station devient un haut lieu du sport et du style à partir des années folles. Baie de rêve, elle va inspirer les créateurs et donner naissance à au moins deux inventions toujours en vogue… Les connaissez-vous ?

Une baie, reine de la glisse...

En pleine émergence du motonautisme, Léo Roman et son ami Émile Petersen ont l’idée un peu folle de transposer le ski de neige sur la mer. La baie de Juan-les-Pins devient leur terrain de jeu : ils expérimentent et parviennent enfin à glisser sur la grande bleue… Le ski nautique en Méditerranée est né ! Les premiers championnats du monde de la discipline sont organisés en 1949, et c’est le début d’un véritable engouement. Depuis lors, le tourisme d’élite qui prend place sur la station balnéaire fait du ski nautique un sport prisé, à la renommée mondiale.

En atteste encore aujourd’hui l’immense succès du «  Belles Rives Ski nautique club  », fondé par Marco Grilli.
Pendant près de 50 ans que Marco Grilli a enseigné le ski nautique dans le chenal mythique de Juan-les-Pins. Plusieurs générations d’amateurs et de sportifs se succèdent sous la tutelle de l’expérimenté moniteur, dont le mentor n’est autre que Léo Roman, fondateur de la discipline. Ce dernier a initié les plus grands de ce monde au nouveau sport nautique : Édouard Herriot, Michèle Morgan ou encore Elsa Martinelli, qui d’ailleurs, n’avaient pas échappé à LA tendance juanaise des années 1920 lors de leurs précédents séjours…

Quand Juan-les-Pins portait le pyjama !

À l’époque du Jazz Age, sous l’influence de la styliste Coco Chanel, on voit fleurir sur la Riviera une mode des plus étranges. À l’heure du thé sur la plage, les femmes enfilent leur plus beau… pyjama !
Bien loin de l’habit de nuit dont on a l’habitude aujourd’hui, il s’agit en réalité d’un pantalon resserré à la taille et à la coupe très large au niveau des jambes, comme des pattes d’éléphant. Il vise avant tout à affiner la silhouette, mais permet aussi de se distinguer grâce à ses motifs et couleurs chatoyantes. Cet habit s’adapte à toutes les occasions, de la plage aux soirées de cocktail.
Dès la moitié des années 1920, le pyjama est partout dans les rues de Juan, surnommée la «  Pyjamapolis  ». Des concours de pyjamas sont même organisés par la direction de l’Hôtel du Cap Eden-Roc ! Le pyjama fait alors le tour des stations balnéaires chic, plus seulement en France, mais dans toute l’Europe.
Avec le tournant de 1930, le pyjama délaisse les plages au profit de la chambre à coucher, et ne quittera plus nos garde-robes lors des fraîches nuits d’hiver.

Faire le tour du phare, admirer les ex-voto de la célèbre chapelle Notre-Dame-de-la-Garoupe et, pourquoi pas, emprunter le chemin du Calvaire le temps d’une promenade sur le site de la Garoupe…
L’endroit offre une vue panoramique sur la Côte-d’Azur, de Cannes à Menton, en passant par l’arrière-pays et les Pré-Alpes. Enclave sauvegardée au cœur du Cap d’Antibes, le patrimoine historique et naturel de la Garoupe avec son bois de 9 hectares compte parmi les mieux préservés du littoral. Mais derrière ce paysage exceptionnel se cachent bien des curiosités. Voici 5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur la Garoupe…

Qui a donné son nom à la Garoupe ?

Ce qui fait de la  Garoupe  un espace boisé unique, ce sont ses espèces rares. Parmi celles-ci, la « Camélée à trois coques », surnommée « Garoupe » dans la région a trouvé sa place entre les chênes verts matures, caractéristiques du Domaine Notre-Dame. Cet arbrisseau aux feuilles vertes aime les territoires arides et rocailleux, comme celui du Cap d’Antibes. Entre mars et juin, il donne de petites fleurs jaunes à trois ou quatre pétales et en été des fruits rouges formant trois coques. Mieux vaut éviter de les croquer… ils ont de fortes propriétés purgatives !
Depuis 2004, la   Camélée à trois coques   figure parmi les espèces protégées du Sud-Est. D’ailleurs, elle s’est tellement bien acclimatée au terroir antibois que c’est le bois de la   Garoupe   qui recèle désormais la plus belle collection de cette espèce ! Du coup, du bois ou de la plante, difficile de dire lequel a donné son nom à l’autre…

Pourquoi les marins n’ont pas le droit de se chausser ?

Haut lieu spirituel du littoral, la chapelle de la Garoupe est classée à l’inventaire des monuments historiques et contient une prestigieuse collection d’ex-voto. La ville d’Antibes s’est d’ailleurs vue attribuer en 2017 les « Rubans du Patrimoine » pour la restauration de la chapelle et de son bâtiment conventuel. À l’intérieur se trouvent deux nefs, dont une dédiée à Notre-Dame de Bon Port, protectrice des marins et des pêcheurs. Le magnifique retable datant de 1710, œuvre du maître sculpteur Joseph Dolle a fait l’objet d’une belle restauration. Chaque été, le premier jeudi de juillet, la statue de la Vierge est portée en procession par 10 marins pieds nus jusqu’à la Cathédrale d’Antibes, où elle est célébrée et bénie. Mais pourquoi les marins doivent-ils se déchausser ?
En réalité, au cours des premières processions de Notre-Dame de Bon Port, les marins marchaient pieds nus afin de faire pénitence. Cette tradition millénaire a été perpétuée au fil des années, même si les marins ne se déchaussent plus vraiment pour expier leurs fautes… C’est pourquoi, encore aujourd’hui, les 10 hommes qui descendent la statue de la Vierge jusqu’à la Cathédrale ne portent jamais de souliers pendant la procession.

La nuit où les bijoux de la Vierge ont failli disparaître…

La descente de la Vierge jusqu’à la Cathédrale est la plus ancienne procession d’Europe : les marins portent la Madone sur leurs épaules depuis l’an 1016. Mais le rituel ne va pas toujours sans encombre…
Dans la nuit du 7 au 8 Juillet 1980, la Corporation des Marins d’Antibes a déjà paré la Vierge de son manteau brodé d’or et de ses bijoux, afin de la remercier de sa protection en la Cathédrale de l’Immaculée Conception. C’est le moment que choisit une équipe de brigands pour tenter de dérober les somptueux bijoux de la Sainte-protectrice. Ils s’introduisent discrètement dans la Cathédrale et se rapprochent doucement de la statue… Quelle n’est pas leur surprise lorsqu’ils découvrent que la Vierge ne porte plus ses bijoux… et que la police les attend à la sortie de la Cathédrale !
Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que les bijoux de la Vierge ne restent jamais sur la statue sans protection et sont bien évidemment conservés en lieu sûr…

trouver photo de la Vierge lors de la procession

Pourquoi il est plus facile de tomber amoureux à la Garoupe !

À deux pas de la majestueuse Chapelle de la Garoupe, se trouve un joli petit oratoire à peine dissimulé par les branches des oliviers du bois… La coutume veut que les nouveaux mariés s’y rendent après la cérémonie, afin que leur union soit protégée.
«  Pourquoi donc ?  », demanderez-vous ! Et bien ce petit sanctuaire est mieux connu sous le nom de Notre-Dame des Amoureux.

À l’intérieur, on peut distinguer des personnages : ce sont les «  Amoureux  » de Peynet. L’artiste les avait créés en 1942, sous les traits d’un violoniste et de sa femme. Un demi-siècle plus tard, le créateur accepte de les installer sur la Garoupe.
Les personnages de Peynet s’attellent depuis lors à la protection des couples qui viennent les visiter. On comprend mieux pourquoi on peut croiser autant d’amoureux à Antibes !

Un édifice tenu au secret…

On pourrait croire que le sémaphore de la Garoupe, érigé entre 1861 et 1863, est un bâtiment inoccupé... Il n’en est rien ! C’est en réalité un lieu hautement stratégique de la Marine Nationale. Sur place, un détachement de 10 militaires effectue une surveillance permanente de l’espace aérien, terrestre, et surtout maritime. En effet, cette base armée 24h/24h remplit des missions militaires de Marine, grâce à une vue panoramique à 360° depuis le point culminant de la Garoupe. Il s’agit avant tout de repérer toute activité anormale sur le territoire, mais aussi d’assister les pouvoirs publics pour la prévention de la pollution, la sauvegarde des ressources naturelles ou encore la conservation du patrimoine.
L’équipe affectée au bâtiment opère un suivi minutieux des situations périlleuses grâce à des radars et d’imposantes jumelles binoculaires. 
Le sémaphore est aujourd’hui un édifice ultra-protégé qu’il est impossible de visiter pour des raisons évidentes de sécurité, mais qu’on aperçoit en se baladant du côté du phare de la Garoupe…

Au cœur du Cap et ses légendes...

Plus connue sous le nom de «  Baie des Milliardaires  », l’Anse de l’Argent-Faux est située au pied de la Villa Eilenroc, au Cap d’Antibes.

Site exceptionnel, c’est un lieu idéal pour des pique-niques et baignades dans une eau turquoise. Mais laissons plutôt le poète Paul Arène nous le décrire : « Le plus beau d’Antibes, c’est son cap incomparable où vous trouvez de quoi ? De tout ; des myrtes verts jusqu’au rivage, des pins parasols pour la sieste, et des rochers découpés, et des criques, et des calanques tellement riches en poissons que, à certains jours, de voir ce grouillement d’écailles, on jurerait que le fond de la mer est pavé d’argent. ».

Les visiteurs qui ont la chance de connaître ce lieu unique prennent en général le temps de le découvrir à pied après une marche de 3km, sur le sentier du Littoral au départ de la Garoupe. Par beau temps la mer à cet endroit offre des reflets d’argent qui pourraient expliquer l’origine du nom de cette baie. Ainsi, l’anse de l’Argent Faux aurait révélé tous ses secrets…

L’autre légende du Faux-Argent…

Nous sommes en 1730. La belle Hélène a 20 ans et un amant qu’elle aime à la folie. Un soir qu’elle prend le frais sur les remparts, quelle n’est pas sa surprise d’entendre dans la nuit la voix de son Francis bien aimé, qu’elle croyait à la pêche et qui parle à voix basse avec une femme. Folle de jalousie, elle le voit s’enfoncer dans la nuit, décide de le suivre avec son chien, et se retrouve au fin fond du Cap, à l’entrée d’une caverne de bien mauvaise réputation : on raconte qu’on y voit, certaines nuits, des ombres étranges.

Morte de peur, elle entre dans la grotte et débouche dans une grande salle, une vraie fournaise. Devant elle, des hommes font couler des métaux en fusion, tandis que d’autres écrasent sur des enclumes des lingots de métal. Ils font de la fausse monnaie ! Parmi eux, Francis. Bouleversée, elle pousse un cri. Surpris, les faux-monnayeurs se ruent sur elle pour lui régler son compte. Hélène heureusement, a le temps de s’expliquer en sanglotant. Elle apprend que la femme aperçue avec Francis n’est qu’une complice chargée d’écouler la fausse monnaie. Alors, elle jure de se taire, mais doit sacrifier immédiatement le pauvre chien qui connaît la route maintenant.

Hélas, à quelques temps de là, le secret est découvert, Francis et ses complices condamnés à être roués en place publique. La veille de l’exécution, Hélène réussit à s’introduire dans son cachot. C’est une ombre pathétique et effondrée qui en ressort. A l’heure du supplice, le bourreau dénude le condamné. Surprise ! En lieu et place de Francis, une belle jeune fille ! Vous l’aurez compris, Hélène avait pris la place de son amant. La foule implora sa grâce et l’obtint, mais ne put empêcher sa condamnation aux galères à perpétuité.

On ne la revit plus jamais à Antibes, pas plus d’ailleurs que son Francis. Le jeune pêcheur s’était réfugié en Angleterre, où il épousa une vieille Anglaise chafouine, mais suffisamment fortunée pour lui faire oublier ses amours d’antan.

C’est cette légende, à la morale douteuse (!), qui aurait donc donné son nom à l’Anse du Faux-Argent, que l’usage, avec le temps, a transformé en Anse de l’Argent-Faux. On l’appelle également la «  Baie des Milliardaires  », lieu de rendez-vous des yachts prestigieux !