Quand les histoires d'amour finissent mal...
Elles s’appellent Nadia, Véronique, Chantal… Conseillées par une soeur, un médecin, un policier, un jour elles ont poussé la porte de «Parenthèse», le seul service public sur le département entièrement dédié aux personnes confrontées à la violence conjugale...
«Le premier contact est déterminant en arrivant certaines femmes n’ont pas encore vraiment conscience de la toxicité de la relation qu’elles vivent. À nous, au fil de l’entretien de dénouer s’il s’agit d’une violence physique ou plus insidieuse et d’essayer de comprendre ensemble la relation amoureuse qui s’est tissée en se posant les bonnes questions : c’est quoi un couple ? c’est quoi aimer ? c’est quoi respecter l’autre ? » explique Karine Raimondo, responsable du service.
“Comprendre ensemble la relation amoureuse qui s’est tissée en se posant les bonnes questions : c’est quoi un couple ? C’est quoi aimer ? C’est quoi respecter l’autre ?”
Dès lors, un accompagnement sur mesure des victimes se met en place. La réponse aux violences conjugales est rarement unique, c’est pourquoi «Parenthèse» propose un suivi individuel par des professionnels dans les domaines juridique, social et psychologique et collectif dans des groupes de parole. Parenthèse est l’un des maillons d’un parcours qui, selon les histoires, peut emprunter la route d’un commissariat de police, d’un Palais de Justice, de l’hôpital, d’un hébergement d’urgence, ou d’une association d’aide aux femmes pour l’attribution d’un téléphone «grave danger»...
C’est un réseau que les professionnels de Parenthèse actionnent en fonction des situations : «Chaque parcours de femmes est différent. Notre rôle est véritablement d’apporter des réponses sur mesure en bousculant le moins de choses possible dans tous les domaines de vie impactés par cette histoire de violence» poursuit la responsable. Parallèlement, un travail de reconstruction s’organise autour d’un nouveau projet de vie et d’une quête d’autonomie. À quoi ces femmes aspirent-elles en tant qu’individu et non plus en tant qu’épouse ou compagne d’un homme violent ? C’est un chemin souvent très long. En 2018, 226 femmes ont été suivies lors de 1331 entretiens avec le psychologue, le juriste et l’assistante sociale. Ces chiffres sont stables. La moitié des femmes victimes ont entre 30 et 40 ans, sont mariées et travaillent.
BIEN D’AUTRES PISTES POUR COMBATTRE LA VIOLENCE
Depuis sa création il y a 10 ans, Parenthèse n’a cessé de multiplier les initiatives pour accompagner les femmes et les enfants mais également les hommes auteurs de violence. Depuis un an, en lien avec l’association Parcours de Femmes, Parenthèse accueille des enfants témoins de violence conjugale pour leur permettre, avec l’aide d’une psychologue, de dénouer le conflit de loyauté qui souvent les tourmente. Pour les auteurs de violence, une alternative aux poursuites pénales est proposée aux primo délinquants avec des séances de groupes de parole.
En 2018, 80 auteurs ont été convoqués dans le cadre de cette convention qui implique le TGI Grasse, la préfecture et le Centre Hospitalier d’Antibes. Parenthèse anime également, pour les auteurs condamnés, un stage de responsabilisation destiné à favoriser une prise de conscience de leur problématique.
Enfin, sur la base du volontariat, une expérimentation est menée avec une psychologue lors d’entretiens individuels. Il peut s’agir d’hommes jamais condamnés qui se présentent spontanément pour évoquer leur violence.
En outre, un travail important de prévention de la violence dans le cadre des relations amoureuses est réalisé par le biais de colloques et d’interventions dans les établissements scolaires et en partenariat avec l’opération «Touche pas à ma pote» menée par la Ville d’Antibes.
Parenthèse, service de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, accueille du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h. Tél. 0 492 197 560 «Les Allées Grenadines», Bât A 690, route de Grasse à Antibes.
(1) Parenthèse est le seul service dans le département géré par une collectivité territoriale entièrement dédiée à la lutte contre les violences conjugales.